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CTS Mission d’été en Ouganda

CTS Mission d’été en Ouganda

par Mirva Hakala le 24 février, 2017
Juste imagine que tu te trouves parmi des gens qui se comportent, mangent et ont l’air différents de toi. On attend de toi non seulement que tu apprennes à être comme eux, mais aussi à les enseigner. Voici le contexte dans lequel je me suis retrouvée alors que j’étais partie en mission d’été, pour un mois, dans un village appelé Muleete dans le district de Mubende dans le pays d’Ouganda. J’ai participé de diverses manières au ministère des enfants mis en place à l’église locale, appelée Muleete Community Church. J’ai été envoyée par le CTS et une organisation missionnaire de Finlande qui coopérait déjà avec l’église et qui disposait d’un programme de parrainage dans le village.

J’ai eu le privilège d’enseigner les cours de religion et d’éducation physique à ces enfants d’Ouganda, ce qui m’a permis de faire partie de leurs vies. J’ai commencé à en savoir plus sur ce qu’ils faisaient à l’école: qui était l’étudiant le plus actif et lesquels préféraient rester silencieux. De plus, mon aide au programme de parrainage m’a ouvert les portes des maisons des enfants sponsorisés ce qui par conséquence  m’a ouvert les yeux sur leurs conditions de vie difficiles mais aussi sur leur hospitalité débordante alors que nous mettions à jour les données du programme de parrainage. J’ai aussi enseigné à l’école du dimanche, ça m’a montré comment soutenir la croissance spirituelle des enfants du village et comment celle-ci allait main dans la main avec les autres aspects de leur croissance. La vision du programme de développement de l’enfant consistait à former des futurs leaders chrétiens dans le but de transformer leur nation. J’étais touchée car cette initiative portait du fruit dans le village et était le résultat de cet état d’esprit que chaque composante de la vie est inter-connectée.

En même temps, je ne pouvais entièrement saisir l’idée de ce que ça signifierait de vivre là-bas et aussi d’entrer dans leur monde. Un mois ne suffisait pas pour devenir ougandaise, cependant je pouvais comprendre un peu mieux les gens, apprendre à rire de moi, et réaliser que les orphelins m’apprenaient tellement. Le fondateur de l’église, Wilson Sentongo, a essayé de m’enseigner à danser, à parler Luganda et à goûter des plantes dont je n’avais jamais entendu parler avant. Ce que j’ai appris c’est que le simple effort de ma part de leur ressembler même dans les plus petits détails nous rapprochait.  

Fort heureusement, nous humains, nous nous ressemblons. Nos besoins les plus profonds sont les mêmes: nous avons besoin d’amour, d’être acceptés, et surtout du salut en Christ. Apprendre sur la culture est essentiel pour pouvoir contextualiser le message de l’Évangile. C’est possible d’enseigner la manière par laquelle Jésus rencontre nos besoins même lorsque nous restons dans un endroit pour un mois. Les orphelins avaient des temps de dévotion chaque soir et j’ai pu partager quelque fois à ces moments-là, ceci m’a fait réaliser que Dieu avait préparé une place pour moi là-bas. J’ai remarqué que les enfants là-bas avaient besoin d’enseignement biblique et pour une raison ou une autre, Dieu m’y avait amenée pour un but. Quelle responsabilité! Les enfants croyaient ce que je disais et étaient influencés par ce que j’enseignais et par la manière par laquelle je priais. Ils étaient comme des éponges qui absorbaient tout ce que Dieu disait à travers moi. Grâce à cette église pour enfants, j’ai réalisé quelque chose d’important: le ministère des enfants est crucial car ce qui est semé dans les coeurs des enfants portera du fruit maintenant et dans le futur. Nous pouvons voir comment la joie du Seigneur remplit leurs petits coeurs et que ça a une incidence sur leur entourage, et dans le futur nous pourrons contempler le caractère de Christ qui les presse à prêcher l’Évangile. Soit nous investissons dans la prochaine génération en tant qu’église/individus et nous voyons une nouvelle génération qui aime Jésus et qui le loue ou nous les négligeons et nous perdons cette génération qui se lève.  

Les enfants et les gens que j’ai eu l’honneur de rencontrer constituaient le moment fort de mon stage: des conversations sérieuses et hilarantes avec mon superviseur et collègues qui étaient responsables du programme de parrainage, la perspicacité et la sagesse que j’ai apprises de Mr. Sentongo, chaque conversation avec les enfants qui portait sur nos cultures respectives et les visages souriant des élèves alors que j’entrais dans la salle de classe. Chaque collègue à l’école, la femme de ménage de Mr. Sentongo et tous leurs enfants spirituels sont devenus ma famille.
Mais en plus de tout cela, Jésus est celui qui a donné à ce temps tout son sens et importance. Il m’avait précédée et avait déjà tout préparé. Il était fort dans mes faiblesses: il m’a remplie de forces lorsque j’étais malade et m’a permis d’accomplir le travail pour lequel il m’avait amenée là-bas. Il a amené les bonnes personnes vers moi alors que nos différences culturelles étaient énormes. Il m’a donné les bons mots pour chaque leçon, discours, conversation, et prière. Alors que Dieu nous appelle, il nous équipe aussi, il nous envoie et prend soin de nous.

De plus, le travail lui-même était une source de récompense et a toujours été sur mon coeur: les sentiments que j’éprouvais lorsque les élèves réalisaient et apprenaient quelque chose, la joie ressentie lorsqu’une famille pauvre sans matelas convenable a fini par en recevoir un comme don, ces défis rencontrés qui m’ont fait grandir et apprendre de nouvelles choses. La présence de Dieu alors que je prêchais et la satisfaction ressentie alors que j'utilisais mes talents dans le domaine que j’aimais et pour lequel j’étais appelée. Après trois semaines, j’ai eu cette révélation: Muleete était devenu mon village d’adoption. Il ne s’agissait plus d’un village ordinaire quelque part en Afrique, mais ce sont des gens qui sont devenus plus importants à mes yeux que ce que je n’aurai pu imaginer.  
 
 
 
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